- beuglant
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• 1864; de beugler♦ Fam. et vx Café-concert populaire, à la fin du XIXe s.⇒BEUGLANT, ANTE, part. prés., adj. et subst.I.— Part. prés. de beugler.II.— AdjectifA.— [En parlant d'un bovidé] Qui beugle.— P. anal. :• 1. Là-dessus, Flaubert, la face enflammée, la voix beuglante, remuant ses gros yeux, part et dit que la beauté n'est pas érotique, ...E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1864, p. 12.B.— Littér., par hypallage. [En parlant d'un inanimé] :• 2. Vous, avec vos yeux, avec tes yeux,Dans la bastille que tu hantes!Celui qui dormait s'est éveilléAu tocsin des heures beuglantes.Il prendra sans douteSon bâton de routeDans ses mains aux paumes sanglantes.MORÉAS, Sylves, 1896, p. 31.III.— Subst., arg. et péj.A.— Au masc.1. Bœuf (ESN. 1966, FRANCE 1907).2. Vieilli. Café chantant, café-concert. Aller au beuglant; chanteuse de beuglant; beuglant de faubourg :• 3. ... il [Degas] s'est attaqué aux élégances et aux populaceries féminines; un des premiers, il a osé aborder les lumières factices, les éclats des rampes devant lesquelles braillent, en décolleté, des chanteuses de beuglants, ou s'ébattent, en pirouettant, des danseuses vêtues de gaze.HUYSMANS, L'Art mod., 1883, p. 12.Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. à partir de GUÉRIN 1892.B.— Au fém.1. Chanteuse de café-concert, de beuglant.Rem. Attesté dans Ch.-L. CARABELLI, [Lang. pop.]; FRANCE 1907, LA RUE 1954, Lar. encyclop.2. P. méton. Chanson hurlée. Pousser sa beuglante.Rem. Attesté dans ROB., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.— P. ext. Reproches bruyants faits à quelqu'un. Pousser une beuglante contre qqn, à propos de qqc. Synon. fam. gueulante.Rem. Attesté dans ESN. 1966, ROB.PRONONC. :[
], fém. [-
].
STAT. — Fréq. abs. littér. :59.1. beuglant, ante [bøglɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. D. i. (attesté XIXe); p. prés. de beugler.❖1 (D'un bovidé). Qui beugle.2 (Personnes). Qui beugle (2.). || Une voix beuglante.————————2. beuglant [bøglɑ̃] n. m.ÉTYM. 1864; p. prés. subst. de beugler.❖1 (…) l'on s'amusait de chansons satiriques et narquoises, dans les cafés-concerts qu'on appelait alors (après la guerre de 1870) avec un juste mépris, des « beuglants » (…)Georges Lecomte, Ma traversée, II, p. 71.2 Ce beuglant se nommait « le Palmier » et cela lui prêtait une évidente couleur locale (…)Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 60.3 (…) carrefours sinistres, rues sans espoir, communions, guinguettes, Jour des Morts, beuglants sournois, 14 juillets…Céline, Guignol's band, p. 185.
Encyclopédie Universelle. 2012.